Vectoriel vs Matriciel : définitions et différences

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Si on parle souvent de fichier vectoriel (en tout cas dans mon métier), le terme matriciel se fait plus rare. Pourtant on en manipule tous !

Le fichier vectoriel : une question de maths et de courbes

Comme son nom l’indique, le fichier vectoriel contient des vecteurs, c’est à dire des formules mathématiques (promis, rien à calculer pour vous, moi non plus je ne suis pas une mathématicienne forcenée !!). Ces formules décrivent des courbes reliant plusieurs points ensemble (en 2D mais aussi en 3D).

On les appelle aussi « courbes de Bézier » du nom de leur créateur, Pierre Bézier. Car même si ces courbes vectorielles ne sont pas les seules qui existent ce sont celles que l’on utilise le plus largement aujourd’hui.

Plus concrètement

Les graphistes connaissent bien ces tracés possédant ce qu’on appelle des « poignées » à chaque point pour pouvoir orienter leur trajectoire. Concrètement, des lignes relient des points, et on tire sur les poignées pour arrondir plus ou moins les courbes en question, les accentuant et les réduisant à loisir.

On peut appliquer à la forme qui en résulte une couleur de fond (unie ou en dégradé), une couleur de contour, ainsi qu’une épaisseur de contour (l’épaisseur de la ligne entre les points) évidemment. Le tracé ne se compose d’ailleurs pas nécessairement d’une ligne continue, il peut prendre la forme de tirets, de pointillés, ou d’autres formes.

Comment savoir si un fichier est vectoriel ?

On reconnaît un fichier vectoriel aux extensions .ai (format propriétaire d’Adobe Illustrator), .svg (format vectoriel open source qui peut être ouvert par à peu près tous les concurrents d’Illustrator ainsi qu’Illustrator lui-même, beaucoup plus universel donc), .dwg ou .dxf (spécifiques aux logiciels des architectes notamment).

Quelques logiciels permettant de faire du dessin vectoriel :

Pour la 2D : Adobe Illustrator, Affinity Designer, Inskcape, Freehand, Fireworks.
Pour la 3D : Blender, 3D Studio Max, Sketchup.
Pour l’architecture : Autocad.
Pour la création de polices : FontForge (open source), Fontlab et Fontcreator.

La forme vectorielle est en quelque sorte l’opposée du matriciel.

Le fichier matriciel : une vraie foire aux pixels

Car le matriciel (on peut aussi dire « bitmap » bien que ce terme porte à confusion) correspond à ces images qui se « pixellisent » quand on les agrandit trop : elles sont faites de pixels uniquement, c’est à dire de petits carrés juxtaposés. C’est l’œil qui rassemble et lisse ces cubes pour nous donner l’impression qu’il s’agit d’un « tout ».

À la différence des images vectorielles, les images matricielles dépendent de 3 caractéristiques techniques : la définition, la résolution, et la profondeur (sujets que je pourrais approfondir dans un autre post #infodujour si ça vous intéresse).

Les limites du matriciel

Ainsi, on ne peut pas agrandir une image matricielle au-delà de sa définition originelle (le nombre de pixels en largeur et en hauteur). Si on le fait malgré tout, les pixels apparaissent sous forme de carrés disgracieux (beurk !).

C’est la hantise de tout graphiste : les images trop petites qui génèrent des batailles avec le client jusqu’à obtenir une image à la définition suffisante pour être imprimée en grand format

Parce que des photos pixelisées sur une affiche, ça ne le fait vraiment pas, y a rien à faire.

Comment savoir si un fichier est matriciel ?

Toutes les extensions du type .tif, .jpg, etc. correspondent à des fichiers matriciels (la plupart de celles que vous croiserez, donc).

Certains formats peuvent mélanger les deux (vectoriel et matriciel) : .eps, .png, .tif et .psd (format propriétaire d’Adobe Photoshop) ou encore le .pdf.

Quelques logiciels permettant de traiter des fichiers matriciels :

Adobe Photoshop, Affinity Photo, Gimp, Krita, IrfanView, Seashore, Pixen, ainsi que les logiciels en ligne FotoFlexer, Slashup… Et bien d’autres !

Faut-il préférer le vectoriel au matriciel ?

Vous allez me dire que si on ne peut rien agrandir avec le matriciel, pourquoi ne pas tout faire en vectoriel ?

Eh bien tout simplement parce que c’est impossible.
Le vectoriel compose des aplats de couleurs qui le rendent incompatible avec les rendus photographiques.

On peut « vectoriser » une photo (qui de toute façon, à l’origine de sa création, sera toujours matricielle de part sa nature). Mais le logiciel convertira toutes les couleurs en petits aplats qui donneront à la photo un air de peinture expressionniste.

Le vectoriel est néanmoins porteur de nombreux avantages tels que la légèreté de ses fichiers, sa capacité à s’adapter à la destination puisqu’on peut l’agrandir et le réduire à volonté. Il est également intelligible par les machines de découpe et fait montre d’une précision à toute épreuve.

En fait, on peut dire que le vectoriel et le matriciel ne sont pas tellement concurrents, mais plutôt que chacun possède son domaine d’expertise !

Un peu comme vous et moi 😉

 

Dites-moi en commentaire si vous connaissiez déjà la différence ou si ce post vous a permis de mieux comprendre les spécificités du vectoriel et du matriciel !

 

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