Vous n’y comprenez rien. Un jour on parle de typographie, un jour c’est juste « typo », alors que vous parlez de police sur votre logiciel de traitement de texte, du coup vous êtes paumés…
Et là, on vous sort le mot « fonte » et c’est le pompon !
Qu’est-ce que c’est encore que ce terme chelou qui fait plutôt penser à cet alliage de fer et de carbone qui donne des cocottes super lourdes mais où les légumes cuisent divinement bien ? (Ok là c’est moi qui m’égare un peu !).
C’est quoi la diff’ entre une typo, une fonte et une police ?
Je vais ressortir mes poupées russes pour vous aider à mieux visualiser.
La typo
La plus grande poupée qui contient toutes les autres, c’est la typo. La typographie est un concept, c’est l’art d’agencer les caractères ou de les dessiner. (Dans les faits, nous autres designers utilisons tous ce terme pour désigner les polices d’écriture aussi – oui, on ajoute nous-même à la confusion générale en l’utilisant à toutes les sauces !).
La police
La deuxième poupée, c’est la police d’écriture.
Vous connaissez en principe ce terme-là, car il est très répandu en informatique. La police est comme une grande famille de caractères et de glyphes qui vont ensemble. Comme dans les histoires de famille, il peut arriver que deux polices soient cousines ou aient des similitudes, mais elles n’ont pas pris le même chemin. Times New Roman et Calibri, sont quant à elles deux polices complètement différentes.
Mais ce que les gens savent moins, c’est qu’à l’intérieur même de chaque police, il y a encore des sous-catégories !
Le monde de l’écriture numérique est plus vaste que vous ne le pensez
La plupart du temps, dans vos outils de traitement de texte, il n’y a pas 56 solutions : vous choisissez une police (mettons Verdana), et si vous voulez la mettre en gras ou en italique, il suffit de cliquer sur un bouton.
Quand on est designer, ça ne marche pas du tout comme ça. Et même si ça vous semble bizarre, c’est en fait un outrage au typographe que d’avoir des boutons gras et italique pour déformer n’importe quelle police même si elle n’est pas conçue pour !
Secrets de graphistes
Dans nos outils à nous (vous sentez la possessivité ?), les possibilités sont beaucoup plus vastes, mais les règles plus strictes aussi.
Nous nous procurons des polices disposant de plusieurs fontes. Chaque fonte étant une forme « validée par le typographe » de sa typographie. Autrement dit, quand on télécharge une police, elle aura une variation précise de graisses ( = épaisseurs) déclinées sous plusieurs noms pour s’y retrouver : Thin, ExtraLight, Light, Regular, Medium, Semibold, Bold, Extrabold, Black . Chacune existant aussi, souvent, dans sa version italique, étudiée pour (et pas transformée automatiquement par un logiciel qui la déforme). Et chaque forme que prendra cette police, avec telle graisse, en italique ou pas, de tel corps (= taille), c’est une fonte.
Pour résumer :
Vous avez par exemple Verdana : c’est une police d’écriture (régie par les lois de la typographie). Verdana en 12pt et en gras précisément, c’est une fonte.
Non, effectivement vous n’utiliserez probablement jamais le terme de fonte, à part peut-être pour frimer à table. Mais c’est toujours ça !!
Dites-moi en commentaire si vous connaissiez déjà la différence ou si ce post vous a permis de mieux comprendre les spécificités de chaque terme !
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